Poursuite des explorations au P7, nouveau -600 ariégeois

Posted by on Sep 17, 2012 in Actualités, Exploration, Spéléo | No Comments

 

Depuis le dimanche 21 aout 2011, le réseau P6, P7, P20 dépasse les 600 mètres de profondeur. Ce qui le classe parmi les « grands » du département.

Le réseau P6-P7-P20 est situé sur le massif du Mont Béas. Samedi 15 septembre 2012, Stéphane Bourdoncle et Florence Guillot en ont terminé la topographie. Dans la rivière découverte l'an dernier, des recherches ont été menées : les trémies ont été fouillées et on a grimpé quelques petites escalades. Mais sans résultat.

Il faudra donc plonger le siphon aval, pour espérer continuer l'exploration plus profondémemment. Franck Bréhier va tenter cette plongée en octobre, bien sûr, si la météo le permet car le puits de 118 m de haut au fond est entièrement arosé dès que la météo n'est pas parfaite. Il faudra compter sur une dizaine de spéléos aguerris pour transporter les bouteilles et le matériel de plongée dans le gouffre, étroit de -200 à -500… pas facile…

A suivre….

Plus d'infos et des photos : http://www.explos.info/2011/08/nouveau-gouffre-en-ariege/

 

Expédition Picos 2012 – Espagne

Posted by on Sep 2, 2012 in Actualités, Expédition | No Comments

PICOS 2012
Zone Castil – Picos de Europa
Asturie – Espagne

Retour sur ce beau massif avec les amis espagnols pour un nouveau camp sous la silhouette majestueuse du Naranjo de Bulnès.
Une nouvelle branche est explorée dans le gouffre VA 1 jusqu'à la côte de – 500 m jusqu'à un siphon suspendu (la branche principale descend encore 450 m plus bas). Un court méandre de jonction amène sur de beaux et larges puits jusqu'à un petit actif que l'on reperd rapidement.

Dans le gouffre CT1, la fouille systématique à partir de la grande salle de – 200 m à permis de faire encore de belles découvertes dont une nouvelle grande salle à – 300. Un réseau complexe qui ne se livre pas aisément, la chasse au courant d'air se poursuit.

Les PHOTOS de l'expédition

Plus d’infos à venir sur zapespeleo.com (en espagnol)

 

 

Expédition Wowo 2012 – Papouasie

Posted by on Août 30, 2012 in Actualités, Expédition | No Comments

WOWO 2012
Matali – New Britain

L’expédition nationale FFS 2012 se termine avec de beaux résultats.
Après 1 mois passé en forêt, les explorations tant post-siphon à l’aval que dans les réseaux supérieurs par des escalades font que le réseau Wowo développe maintenant plus de 20 km et devient ainsi le plus long connu à ce jour en Nouvelle-Bretagne.
Avec 660 m de profondeur, il est aussi le second plus profond de Papouasie
.
Nous avons découvert et exploré « Khou » une perte jusqu’à – 423 m ainsi que de nombreuses autres cavités. Les résurgences au fond des gorges ont été atteinte au prix de plusieurs jours d’effort, elles se sont toutes révélées impénétrables.
Au final notre équipe aura découvert près de 11 km de nouvelles galeries sur ce secteur de la Matali améliorant encore la connaissance de ce massif fabuleux.

Les PHOTOS de l'expédition

Le SITE WEB de l'expédition

Le JOURNAL de l'expé sur Ariège News

 

Mickey et Chaise double, la fusion !

Posted by on Août 29, 2012 in Actualités, Spéléo Trucs | No Comments

En utilisant souvent des cordes de petit diamètres, on ne voulait plus faire des mickeys, trop galère à défaire. Les chaises doubles allaient bien à part que, des fois, les ganses des Y avaient tendances à s'équilibrer toutes seules vers le milieu et donc la position de la corde dans le puits se retrouvait décalée, pas bon pour les frottements.

J'ai donc passé du temps pour chercher une solution qui regroupe les avantages des 2 noeuds :
les ganses du Y fixes pour l'un et la facilité à défaire pour l'autre.
Après quelque temps j'ai trouvé ça, qui est dans sa réalisation, le mélange, la fusion de ces 2 noeuds.
Ci-dessous les différentes phases pour le faire et quelques explications complémentaires.

On a donc au final un beau noeud que j'ai nommé "Fusion" et qui permet de faire un Y avec les avantages du Mickey (ne coulisse pas, réglage fixe des longeurs des oreilles) et l'avantage énorme du chaise double (toujours facile à défaire au déséquipement)
La différence/au chaise double est le demi-tour supplémentaire qui permet de mieux bloquer les ganses même sur petit diamètres et cordes neuves.
Ce noeud a été testé à plusieurs reprises. Toutes les valeurs mesurées dans les différentes configurations possibles montrent une résistance supérieure au noeud de huit et de neuf classique (ce qui semble logique car sa conception n'a rien d'exotique).
Je l'utilise depuis les résultats de ces tests, soit depuis 2002 maintenant…
Il a aussi été adopté par beaucoup de spéléos avec lesquels je suis allé sous terre car il l'ont trouvé simple à faire et surtout très bien à défaire !

Depuis 2012 ce noeud est validé et préconisé par le DPMC (Développement et Promotion des Métiers sur Cordes) ainsi que par l'EFS (Ecole Française de Spéléologie).

 

Récit « 3 expéditions sur la Bairaman » – Papouasie

Posted by on Août 27, 2012 in Actualités, Expédition, Spéléo | No Comments

 

Les Monts Nakanaï, Papouasie Nouvelle-Guinée, un eldorado, un rêve pour les spéléologues du monde entier et un formidable terrain de jeu pour quelques rares explorateurs privilégiés. Ce sont 5500 km2 de montagnes calcaires au centre de l’île de Nouvelle-Bretagne. Un karst recouvert par une forêt pluviale primaire, en grande partie inhabité et vierge de toute incursion.
De 1973 à 1998, 11 expéditions spéléologiques s’y sont succédées, les participants étaient australiens, anglais, suisses, espagnols, polonais et français. Plus de 80 km de réseaux souterrains ont été mis à jour durant ces 25 ans. Pourtant, cela ne représente qu’une infime partie de la richesse cachée sous ces montagnes. Le point d’orgue de ces années fut l’exploration du Gouffre « Muruk » sur le massif de Galowé. Avec 1178 mètres de dénivelé, ce réseau exceptionnel reste encore à ce jour le plus profond de l’hémisphère sud.
A la fin des années 90, les repérages sur cartes et plusieurs survols en hélicoptère indiquent l’importance spéléologique d’un nouveau secteur, la Bairaman. Là, des gorges étroites entaillent le plateau calcaire sur plus de mille mètres de profondeur et de puissantes résurgences sont repérées en leur fond. Nul doute que des réseaux grandioses existent et attendent ceux qui oseront se lancer dans cette nouvelle aventure.

En 2000, une équipe légère part pour une reconnaissance plus ciblée. Elle confirmera tout l’intérêt de ce secteur mais aussi toutes les difficultés qu’il faudra surmonter pour y accéder. Le massif est sauvage et très éloigné. Maïto, le dernier village en bordure de plateau, se situe à 6 h de marche du bord de mer. Après de longues discussions avec ses habitants nous obtenons l’autorisation de venir sur leur territoire. Les récits des explorations sur Muruk sont arrivés jusqu’à leurs oreilles et ils sont curieux de voir arriver chez eux ces étranges hommes blancs qui s’enfoncent sous terre dans des tenues étranges. Les hommes de Maïto ne connaissent pas la forêt sur ces hauts plateaux et il n’y a pas de sentiers d’accès. Une difficulté supplémentaire qu’il faudra surmonter.

2002 : Premier contact

Le 18 janvier nous voilà à pied d’œuvre, après 3 jours de voyage et 5 avions de ligne différents, nous atterrissons à l’aéroport de Tokua à la pointe nord de l’île de Nouvelle Bretagne.
Avec l’éruption des volcans Tuvurvur et Vulcan en 1995, La ville de Rabaul a été en grande partie détruite et recouverte de cendres. La modeste bourgade de Kokopo, à quelques kilomètres de là, est alors devenue la nouvelle capitale économique de Nouvelle-Bretagne. C’est ici que, pendant 10 jours, nous préparons toute l’organisation de l’expédition.
Après être arrivés par bateau à l’embouchure de la Ba river, nous tentons d’atteindre à pied la zone choisie pour le camp, en passant par le village de Maïto.
C’est un échec total, même avec les papous en renfort, Il faut une journée au minimum pour avancer d’un kilomètre. Notre fierté de sportifs et d’aventuriers en prend un sacré coup !
Le terrain n’est jamais plat, le sol boueux et glissant et, pour corser le tout -suite au cyclone de 1997- la végétation est faite de taillis inextricables et de troncs cassés, enchevêtrés sur plusieurs mètres d’épaisseur. Dans l’impossibilité de poursuivre cette stratégie, nous décidons d’héliporter hommes et matériel en forêt pour gagner un temps précieux et économiser nos forces, nous en aurons besoin pour la suite …
L’Inconvénient de cette option est que la première équipe n’a pas eu d’autre choix que de sauter de l’hélicoptère en pleine jungle !
Sa mission était de repérer un endroit suffisamment plat pour installer le camp et surtout de préparer une « Drop Zone » où l’hélicoptère pourra ensuite se poser en toute sécurité afin de décharger nos 3 tonnes de matériel et de nourriture.
Ce premier contact avec la jungle a été difficile et éprouvant. A chaque nouvelle découverte spéléologique nous étions heureux de rentrer sous terre car nous étions alors « chez nous ». Dessous, tout était plus facile en comparaison des conditions extérieures : la végétation, la boue, les pluies quotidiennes.
Le 5 février à 23 h 30, une énorme secousse a mis tout le camp en émoi. Toute l’équipe se réveille en sursaut et se demande ce qui lui arrive. Un superbe tremblement de terre venait d’avoir lieu. Par chance, nos constructions ont tenu le coup, le bois accepte mieux les contraintes que le béton. Les seules conséquences sur notre montagne furent les nombreux éboulements et glissements de terrain. L’un d’entre eux a même détruit le sentier que nous avions ouvert jusqu’au canyon de la Ba river. Renseignement pris dès notre retour en France, ce tremblement de terre était de magnitude 6.6 et son épicentre à moins de 50 km du camp. Bienvenue en Papouasie.

Cette année-là, les découvertes ont été maigres mais notre motivation resta forte. Nous étions persuadés que le potentiel était réel et que notre obstination serait la clef de la réussite. Fin mars, nous sommes rentrés en France avec tout de même plus de 5 km de galeries explorées et la certitude que nous reviendrons pour poursuivre le travail. La magie Papou commence à faire effet sur nous.

2003 : Festival de "premières"

La chance est enfin avec nous, les découvertes s’enchaînent dès notre arrivée. Un premier gouffre est découvert à 15 minutes du camp, nous le baptisons « Blackboxis », mot pidgin pour désigner les chauves-souris géantes qui ont élu domicile à son entrée. Equipement, relevés topographiques, plusieurs séances sont nécessaires avant de parcourir toute la complexité de ce réseau. Une rivière tumultueuse est entrevue sur une centaine de mètres avant de se jeter dans un siphon qui stoppa notre progression après 3 km de galeries explorées, 380 mètres sous la montagne.
Cette exploration restera à jamais gravée dans nos esprits. C’est la première fois que nous voyions de tels débits sous terre. Dans un gouffre la rivière se fait annoncer avant qu’on ne la découvre. On entend tout d’abord un bruit sourd et lointain, puis le son devient de plus en plus présent, envahissant. Petit à petit, il amplit toute la galerie pour devenir assourdissant et les parois se mettent à vibrer. L’impression est comparable à l’arrivée d’un train dans un tunnel. En arrivant au bord de la cascade, le vacarme résonne dans nos têtes et accompagne chacun de nos gestes. Dans cette ambiance, l’équipement des parois pour la descente devient un combat qui demande énormément d’énergie et dont on ressort vidé.
Cette cavité nous a aussi réservé la plus mauvaise surprise de notre vie de spéléologue. Deux jours après avoir visité et topographié tout le réseau, nous avons découvert une autre entrée et avons réalisé la jonction avec le premier gouffre dans les grandes galeries du fond, rajoutant ainsi quelques kilomètres au système souterrain. Le lendemain, nouvelle descente, et là où nous aurions dû trouver un grand vide, un vaste puits arrivant au plafond de la galerie, nous eûmes la surprise de voir un lac, à peine cinq mètres au-dessous de nous !
Le niveau du siphon terminal était remonté de près de 30 mètres, inondant les galeries immenses dans lesquelles nous courions les jours d’avant !
Le coup au moral fut dur, les risques devinrent objectivement importants.
Nous sommes redescendus plusieurs fois pour voir si le niveau avait baissé et si l’on pouvait récupérer du matériel noyé par la crue. Impossible, car si le niveau a bien fluctué, il n’est jamais revenu à sa côte initiale …
A notre grande surprise, en 2003 les précipitations furent beaucoup plus abondantes qu’en 2002. Il a plu tous les jours et le maximum fut de 150 mm dans la même journée, un record en saison sèche !
En Papouasie, nous sommes conscients que le temps est à même de changer très rapidement. Néanmoins, on ne devrait pas avoir de telles quantités d’eau à cette période de l’année. Nous prîmes la décision de mener toutes nos explorations profondes après 20 heures. En effet, s’il peut aussi pleuvoir la nuit, il n’y a pas de danger d’orages soudains et violents. Malgré ces précautions, onze d’entre nous se sont fait surprendre par des vagues de crues et ont dû attendre plusieurs heures, dans des positions pas toujours confortables, avant de pouvoir remonter en toute sécurité.
D’autres gouffres importants ont été découverts et en fin de camp, une entrée prometteuse nous amène toujours plus profond. Les inventeurs l’ont baptisée 7.012 après une soirée de délires propres à la jeunesse.
300 mètres de verticales, de plus en plus aquatiques, s’enchaînent et nous arrivons au rêve de tout spéléologue : le collecteur, une rivière souterraine qui vrombit dans de vastes galeries.

Sous terre, la rivière, c’est la vie, le créateur. Etre le premier à la parcourir, à la suivre dans son œuvre procure des sensations à nulles autres pareilles, c’est le moteur de notre passion, la motivation de nos explorations. Les sensations éprouvées sont difficilement explicables, il faut le vivre pour en ressentir toute la force.
Nous avons suivi cette rivière sans étoiles jusqu’à une verticale descendue sur plus de 30 mètres avant d’arriver en bout de corde sans voir le fond du précipice …
Plus de matériel pour poursuivre, plus de temps pour revenir cette année. Impossible de rester sur cette incertitude, une nouvelle expédition commence à germer dans nos esprits. Il ne reste plus qu’à revenir une fois encore.

2005 : Rien n'est gagné d'avance…

Après une année passée à monter une nouvelle équipe et à chercher des sponsors prêts à nous suivre dans ce nouveau projet, nous sommes de retour en Papouasie. L’objectif principal est la poursuite des explorations dans le gouffre 7.012. Nous avons plusieurs fois rêvé de ce « collecteur », de cette rivière de plusieurs mètres cubes, de ces galeries de 20 à 30 m de diamètres, de ce vide qui a stoppé notre progression deux ans auparavant. En comparaison, la spéléologie en France est devenue pour nous bien moins attrayante, tout y est plus petit.
Après les incontournables préparatifs à Kokopo, la capitale de Nouvelle-Bretagne, nous acheminons les deux tonnes cinq cent de matériel par bateau jusqu’à Palmalmal où il sera conditionné pour l’héliportage.
Nous passons une nouvelle fois par Maïto, ce village oublié du temps, pour recruter notre équipe de papous et dire bonjour aux habitants avant d’aller vers le camp en montagne. Le difficile sentier entre Maïto et le bord de mer fait plus de 20 kilomètres de long pour 1000 mètres de dénivelé, il est leur unique lien avec les débuts de la civilisation.
Les retrouvailles sont joyeuses. Bien que nos vies, nos préoccupations soient à milles lieux les unes des autres, une vraie amitié nous relie maintenant. La-haut, nous avons vécu ensemble des moments forts, inoubliables. Ils nous ont appris leur quotidien, leur adaptation au milieu naturel. Nous leur avons montré toute l’étendue de notre technologie moderne. Nous leur avons aussi prouvé notre fierté à les suivre en forêt sans démériter, notre rudesse de spéléologue face aux difficultés rencontrées. Pour tout cela nous avons gagné leur considération.
Nous leur avons expliqué le but de nos voyages, les raisons qui nous poussent à aller aussi loin, à accepter ces conditions de survie dans la jungle et sous terre. Avec le temps, je crois qu’ils ont compris et accepté. Certains ont même réussi à vaincre leurs frayeurs pour nous accompagner dans des cavités faciles. Ils sont ressortis en véritables héros, les récits de leurs exploits comme des nôtres ont fait le tour du village et des environs, ils en ont fait des chansons épiques, ils ont alimenté les veillées dans les « house-boy » ou ont été clamé sur la place du village lors des traditionnels « tok-tok ». Ces histoires sont en passe de devenir des légendes qui trouveront leurs places dans la richesse de leur culture orale au même titre que celles de leurs valeureux ancêtres. Maïto est un village créé dans les années 60 par les australiens pour regrouper et contrôler les tribus Papous. La vie y est rude, le médecin le plus proche est à 3 jours de marche. La malaria et autres maladies ont souvent de lourdes conséquences, surtout pour les jeunes. Ici les mères donnent un prénom définitif à leur enfant lorsqu’il atteint l’âge de 6 ans, avant son espérance de vie est trop faible ..
L’eau est aussi un véritable problème. Trop abondante en période de mousson, elle vient souvent à manquer en saison sèche, obligeant les femmes à faire plusieurs heures de portage pour s’approvisionner à de maigres sources ou au fond des gorges de la Ba river.
Des conditions difficiles qui pourtant n’entament en rien leur bonne humeur et leur joie de vivre. De quoi relativiser nos problèmes d’occidentaux …
Depuis Maïto, il faut encore deux jours d’une marche éprouvante avant d’arriver enfin au campement. Nos quatre collègues partis une semaine plus tôt pour préparer la zone ont bien travaillé. Ils ont choisis d’installer le nouveau camp sur un nid d’aigle en bordure du plateau, au-dessus de la grande reculée. Le panorama est tout simplement exceptionnel : 1000 mètres de vue plongeante sur les résurgences et la Ba river en dessous. Au loin, un horizon qui s’étend jusqu’à la mer, à plus de 30 km de là ! Superbe.
Un contraste saisissant avec les années précédentes où nous étions perdus au milieu de la jungle avec pour tout horizon la couleur verte omniprésente et nos bâches plastiques bleues.

La prospection commence, un camp avancé est installé près de l’entrée du gouffre 7.012, un accès à la Ba river est ouvert. Celui-ci se rapproche plus de l’escalade arboricole que de la marche, des cordes sont même nécessaires par endroit mais nous sommes heureux de pouvoir atteindre ces résurgences qui nous narguaient depuis le haut. Un second camp est rapidement installé en bas, près de l’eau. La grande entrée de Lali sera la première atteinte et les découvertes s’enchaînent rapidement. Des galeries fossiles couvertes de concrétions d’une blancheur incroyable, des galeries actives dans lesquelles nous avons remonté les cascades sur 270 mètres de dénivelé avant de terminer sur un siphon.
Rarang, la seconde résurgence est un objectif moins facile, elle est perchée en pleine falaise, 120 mètres plus haut. Une escalade ambitieuse et un beau challenge relevé par Raphi, Il lui faudra 3 jours d’efforts pendu dans le baudrier, sous les embruns de la cascade toute proche avant de poser le pied dans le porche d’entrée. La déception sera à la hauteur de l’escalade, moins de 200 mètres après l’entrée, nouveau siphon, nouvel arrêt.
Sur le plateau, l’objectif principal s’est aussi révélé décevant car là encore nous avons été stoppés dans notre frénésie de découverte par un siphon à 430 mètres de profondeur, à quelques centaines de mètres seulement du puits terminal en 2003 …
Heureusement nous avons trouvé d’autres gouffres, d’autres accès à cette rivière magique avec notamment un des plus beaux endroits qu’il nous ait été donné de voir sous terre. Un immense vide de plus de 100 mètres de profondeur dans lequel se jette avec force et fracas toute la rivière souterraine. Ambiance dantesque garantie ! Un paysage grandiose, un de ceux qui efface tous les efforts et fait oublier toutes les difficultés rencontrées.

Des images qui nous poussent à revenir encore, à redescendre sous terre à la recherche de lieux identiques.
Un mois de plus passé en forêt, loin du monde. Dans nos bagages de retour cette année, de belles images, 30 heures de vidéo, des histoires plein la tête mais surtout 10 kilomètres 800 de connaissance supplémentaire sur les montagnes Nakanaï et de beaux objectifs pour une nouvelle équipe de plongeurs spéléo.

Au final nous aurons exploré plus de 25 km de galeries, de puits, de rivières, nous commençons à bien appréhender l’organisation des écoulements sur le massif, nous avons fait des mesures hydrologiques, permis l’étude d’espèces cavernicoles originales et pour certaines nouvelles pour la science. Nous avons apporté notre pierre à la connaissance de ce massif et à la construction de ses cartes. Nous avons vécu des moments inoubliables et une chose est sûre, ce ne seront pas les derniers en Papouasie.

Phil Bence

Publié dans le premier n° du mag "Origin" hiver 2007

 

Pangaea Mike Horn – Bornéo

Posted by on Août 25, 2012 in Actualités, Expédition | No Comments

:::: Explore, Learn, Act ::::
Mulu,Sarawak
Malaisie
Novembre 2009

Pangaea est un projet ambitieux de tour du monde sur une durée de 4 ans. Pangaea, c’est le nom du gigantesque continent qui regroupait les masses terrestres de toute la planète. C’était il y a deux cents millions d’années. Pangaea, c’est aussi l’acronyme anglais pour "Aventure Mondiale pour une Action Environnementale". Mike Horn a fait le tour du monde par l’équateur, le tour du monde par les pôles. Il veut maintenant partager son expérience avec les jeunes générations et les sensibiliser à la beauté et au respect de la Nature, notre mère, comme il l’appelle.

« Je veux faire partager mon expérience aux générations futures, les motiver à trouver des solutions et au bout du compte un équilibre durable entre la nature et l’Homme. De tous mes projets, celui-ci est le plus formidable. C’est une chasse au trésor, ou aux solutions plutôt, car je suis sûr qu’il en existe. En travaillant ensemble, et en faisant preuve d’ingéniosité, de dynamisme et de ressource, la symbiose de nos efforts individuels peut créer un élan collectif capable de faire changer les choses. Ensemble, nous pouvons exploiter l’une des sources d’énergie les plus puissantes du monde : la jeune génération », explique Mike.

Le bateau Pangaea est un superbe 2 mats de 35 m, il a été construit sur mesure au Brésil. C’est un vrai 4X4 des mers, capable d’aller dans les endroits les plus inaccessibles. Il servira de base logistique pour explorer tous les continents, tous les éléments, les déserts chauds et glacés, les forêts, les montagnes, les cours d’eau, l’atmosphère.

Au printemps 2009, Erwan Le Lann de PETZL propose d'intégrer la découverte et la compréhension du monde souterrain au programme de l'expédition, Mike Horn trouve l'idée intéressante. Nous lui faisons des propositions dans différents pays du sud-est asiatique et d'Océanie. C'est finalement dans les montagnes calcaire du park national de Mulu, état de Sarawak au nord de Bornéo que les Young Exploreurs ont pu pratiquer la spéléologie après 10 heures de navigation en express boat et pirogues pour arriver jusqu'au park.
Au programme une superbe traversée de 5 km dans le grand réseau souterain de Clearwater (150 km), une progression variée et ludique avec, pour finir, le parcours d'une belle rivière souterraine sur 1,5 km de long.

"Nous voulons vous montrer que tout est possible, nous vous avons donné une clé, la porte est grande ouverte, à vous d'aller de l'avant." C'est avec ces paroles que Mike a dit au revoir aux jeunes pour lesquels ces 3 semaines de programme viennent de se terminer à Miri, Sarawak. Ils sont rentrés chez eux, dans leurs pays respectifs (Brésil, France, Suisse, Allemagne, Corée du Sud, Afrique du Sud, US,) pour porter le message de Pangaea et lancer des projets environnementaux.

Prochain rendez-vous en Inde où Mike souhaite renouveler l'expérience avec la nouvelle équipe de Young Exploreurs pour la prochaine session du projet.

Toutes les cavités de Mulu ont été découvertes par des équipes de spéléologues anglais travaillant depuis plus de 20 ans sur ce massif. Un grand merci à Dave Clucas et à sa femme pour leur aide précieuse sur la préparation.

La TOPOGRAPHIE

Les PHOTOS de l'expédition

 

Phil Bence

Expédition en Crête

Posted by on Août 24, 2012 in Actualités, Expédition, Spéléo | No Comments

GOUFFRE du LION (LOC 21)  "TRYPA TOU LIONTARIOU"
Massif des Lefka Ori (montagnes blanches) – Crète, Grèce

Depuis 1990, Le groupe spéléo CATAMARAN explore une zone sur le massif de "Lefka Ori". De nombreuses découvertes ont été faite par cette équipe depuis, avec en point d'orgue l'exploration du gouffre le plus profond de Grèce en 1998 :
le Gorgothakas avec – 1208 m.
Leur travail fait suite à l'expé du Spéléo Club du Plantaurel dans les année 80.

Un important travail de désobstruction dans le Loc 21 depuis l'entrée jusqu'à la profondeur de – 300 m a permis à l'équipe d'atteindre un collecteur à la côte de moins 480 m en 2007. Le courant d'air violent dans les grandes galeries laissait présager de belles découvertes pour cette année.
L'expé a commencée par les incontournables séances de portages depuis la fin de la piste, à 3 km du camp et 600 m plus bas. Un quota de 4 par personnes a été nécessaire pour monter tout le matériel et la nourriture indispensables aux explos. Le tout est acheminé jusqu'à une grotte aménagée au fil du temps en camp de base 3 étoiles.
Il a ensuite fallut équiper le "gouffre de l'eau" dans lequel une vasque providentielle à 70 m de profondeur permet de récuperer 120 l d'eau tous les 2/3 jours.
Le gouffre du Lion est rapidement équipée jusqu'au collecteur à 480 m de profondeur. La première partie du gouffre, jusqu'à – 450 m, est de dimensions modestes avec de nombreux passages, méandres et sorties de puits étroits. La roche est particulièrement "accrocheuse" et le parcours avec un sac est assez technique et sélectif pour la suite.
Dans le collecteur l'ambiance devient bien plus agréable, une vaste galerie active entrecoupée de ressauts suivis de quelques passages fossiles nous amène rapidement à – 570 m en haut d'un beau puits de 70 m. Ce sera mon "cadeau d'anniversaire", son équipement a nécessité 26 ammarages pour descendre loin des embruns !
En-dessous, l'eau nous montre le chemin jusqu'à un méandre perché, non actif en cette période, qui débouche sur un vaste puits presque sec de 80 m de profondeur. Le P30 suivant nous ramène dans l'actif dont le débit à maintenant doublé.
A partir de là, nous sommes à – 800 m dans un grand canyon de 5 à 10 m de large, le profil devient complètement vertical, l'eau passe de cascade en cascades sans interruptions et on ne quittera plus la corde jusqu'au siphon à – 1110 m de profondeur. A – 900 m, un nouvel affluent majeur vient encore grossir la rivière, renforçant le bruit et l'ambiance.

Le gouffre du Lion est maintenant le second gouffre le plus profond de Grèce
et le deuxième moins 1000 m du pays
.

En conclusion, une belle expé pour une belle première. Un grand merci à tous ceux qui ont travaillés dur, qui n'ont pas renoncés devant l'ampleur des désobstructions pour arriver à ce résultat majeur.

Pour l'anecdote : En 12 jours, j'aurai fait pour ma part + de 6000 m de dénivelé positif et négatif dont 3650 m sous terre. Vive les vacances 😉

> Participants :
– France : Léon Bonvalot (responsable expé logistique), Thierry Mongès (responsable explorations), Mouloud Koob, Jean-Pierre Villegas, Pierrot Bourgoin, Alain Soubirane, Brunon Hugon, Phil Bence, Manu Ruiz, Manon Moreau, Grime Georges.
– Grèce : Kostas Adamopoulos, Nikos, Gregory, Yanis, Jean, Georges, Iota, Fortini.
– Italie: Marc Faverjon.

 

EXPÉDITION « SANTITO 2009 »

Posted by on Août 24, 2012 in Actualités, Expédition, Spéléo | No Comments

 

Fin février 2009, nous retrouvons les organisateurs Franco Attolini, Gustavo Vela Turcott (Mexique) et Al Warild (Australie) ainsi que le reste de l’équipe dans la petite ville de Tehucan pour faire les provisions avant de prendre la longue route pour Conasupo, Huizmaloc petit hameau de quelques maisons et terminus des véhicules en bout de piste. La suite s’est faite à pied accompagnés d’une noria de 20 mules, indispensables pour acheminer tout le matériel au barrio Huautla, lieu d’emplacement de notre campement.
Comme à chaque fois, les premiers jours ont été consacrés à l’installation et à l’organisation du camp ainsi qu’à la prise de contact avec les propriétaires des lieux et les responsables «politiques» de la région.
Une fois ces préliminaires accomplis, il était enfin temps d’aller user nos descendeurs dans le fameux gouffre Santito.
Santito a été trouvée par les membres de l’expédition «Proyecto Akemabis 2008» alors qu’ils cherchaient l’entrée du gouffre Akemabis. Ce dernier avait été exploré partiellement en 1990 par le G.S.B. (Groupe Spéléo Alpin Belge) jusqu’à la profondeur de 1015 m, arrêt sur un puits vierge et la suite qui attendit 18 ans les explorateurs suivants !
L’entrée de Santito est à moins de quarante mètres de Santo Cavernario exploré en 2008 jusqu’à 600 m de profondeur. Pensant en toute logique qu’ils avaient là une nouvelle entrée connectée, ils l’appelèrent Santito. La logique étant souvent complexe sous terre, ils eurent la surprises de voir que plus ils descendaient, plus les galeries s’éloignaient de Santo Cavernario !
En fin de camp ils étaient à – 527 m en haut d’une nouvelle verticale au noir attirant et prometteur…
Une nouvelle expédition l’année suivante allait de soi.
Lors du Congrès européen sur le Vercors à l’automne 2008, nous avons profité d’un créneau de nuit pour aller faire quelques photos dans le très esthétique puits de l’ouragan au gouffre Berger avec Marcin Gala, un ami polonais. Au fond nous avons rencontré Franco, un ami de Marcin. Très vite nous avons sympathisé et il nous a parlé du projet de leur prochaine expédition en février/mars 2009. Nous n’avons pas hésité plus de deux secondes avant d’accepter son invitation !

Début mars 2009, nous voila donc au Barrio Huautla dans la Sierra Negra pour 1 mois.
L’entrée de Santito est à 20 m seulement d’un sentier fréquenté par les locaux, elle est cependant invisible car masquée par la végétation. Un plan incliné amène très vite dans une petite salle et une étroiture creusée dans du remplissage en tête d’un ressaut d’une dizaine de mètres. C’est ensuite de courtes portions de galeries et 200 m de verticale jusqu’à un méandre plus ou moins large qui débouche sur le «multipozo acrobatico» ou l’on ne quitte plus la corde. L’actif se perd peu avant l’ancien terminus, à – 500 m dans une capture récente et impénétrable.
Après les premières descentes de rééquipement, l’exploration pouvait maintenant commencer.
Le fonctionnement était simple et classique, nous avons fait des rotations par équipe de 2/3 en alternant les prospections, l’exploration des autres cavités découvertes, la poursuite de Santito et les jours de «repos» consacrés au nettoyage, à la cuisine, au rangement et aux reports topo.
Après chaque remontée de Santito, les équipes revenaient avec les mêmes infos : «on a installé toutes nos cordes, ca continu ! ». – 700, – 810, – 920 m…
Franco et Gustavo formaient l’équipe suivante, en comptant bien passer la barrière symbolique des «- 1000» qui n’était plus très loin !
Après un passage infâme dans la boue, ils retrouvèrent l’actif et s’arrêtèrent sur l’équipement d’un ressaut à cause d’une roche entièrement délitée. Ils étaient à moins mille, ou presque…
Nous descendîmes le lendemain avec Flo pour explorer la suite. Le ressaut nécessita quelques acrobaties pour être équipé. La progression se fît ensuite dans une galerie active à la roche très corrodée et cassante. Plus loin une étroiture nous obligea à jouer du marteau pendant un long moment. Nous avons bien failli arrêter là mais ca passait. Nous nous sommes arrêtés après 5 h de travail sur manque de mousquetons. Nous étions dans un shunt boueux, l’actif redevenant impénétrable. La suite était un puits qui me semblait peu profond au bruit. Nous avons équipé le début pour les suivants avant de remonter.
L’équipe suivante, Bev, Greg et Al descendit avec le matériel de bivouac, une option plus longue et moins fatigante. Finalement le puits faisait 80 m et il permit une jonction inattendue avec Akemabis. Une bonne et mauvaise nouvelle à la fois car nous ne pouvions maintenant aller plus profond.
Le réseau ainsi créé a été nommé Sistema Nogochl, son développement est de 6,3 km pour une profondeur de 1182 m.
Durant l’expédition, nous avons aussi découvert d’autres entrées à Santito, Akemabis et Santo, exploré Paisano, un gouffre dont l’entrée est mille mètres au dessus de celle de Santito, jusqu’à – 400 m ainsi que d’autres cavités de moindre importance.
Le potentiel d’exploration dans ces montagnes est tout simplement incroyable, nul doute qu’il y aura d’autres expéditions en territoire Nahuatl.

Le gouffre Santito est maintenant le quatrième "- 1000" de la Sierra Negra.

> Participants :
Participants : Franco Attolini (MEX), Phil Bence (FR), Ignacio de Rafael (Nacho) (ESP), Florence Guillot (FR), Mike Frazier (USA), Karim Pacheco (MEX), Marcela Ramírez (MEX), Bev Shade (USA), David Tirado (MEX), Greg Tunnock (AUS), Gustavo Vela (MEX) et Al Warild (AUS).

Merci à la société COURANT pour ses cordes, aux communautés d’Ocotempa pour les autorisations d’exploration sur leurs terres, à Doroteo et Apolonia pour nous autoriser à camper chez eux et pour les indispensables tortillas !

Garmich Petzl meeting

Posted by on Août 24, 2012 in Actualités | No Comments

Début juillet nous avons été invités avec Nina Caprez et Ulie Steck à la rencontre internationale annuelle des distributeurs Petzl.
L'idée est de présenter les différentes facettes de notre pratique sportive dans nos disciplines respectives et nos actions dans le team.
Une expérience interessante et riche de rencontres.

Réseau de la Pique (gouffre P7)

Posted by on Août 24, 2012 in Actualités, Exploration, Spéléo | No Comments

Depuis cet été 2012, le réseau découvert a été nommé Réseau de la Pique,
avec 621 m de profondeur il est le 3° plus important d'Ariège
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